mardi 26 février 2008

Smoke city

Si l'on analyse l'histoire de la musique, un constat s'impose : aucun courant novateur n'est apparu depuis les années 1990. C'est-à-dire depuis l'émergence du Trip Hop.
Ce que j'entends par genre nouveau ou novateur, c'est un style qui semble sortir de nulle part, qui vous tombe dessus d'un coup et qui vous fait dire, le souffle coupé : «Un pan entier de l'univers musial vient d'être déterré, là, sous mes yeux». C'est une révélation en quelque sorte.

Le Trip Hop est une chose dont on ne saurait se ficher. Même s'il provient de Bristol.
Il faut dire qu'il a englobé tout un tas de groupes formidables, de Portishead à Massive attack, toujours avec ce son aérien et abyssal en même temps. Quelque chose qui vous ferait planer dans un aquarium (même si, en fait, c'est impossible).
Aquarium, Trip Hop : tout ça me donne envie d'écouter «Underwater love» de Smoke city ; un morceau mâtiné de rythmes et de chants brésiliens. La langue d'Ayrton Senna étant, d'ailleurs, la plus belle du monde pour aller chanter.

Smoke city - Underwater love
(acheter Flying away sur Amazon)

lundi 18 février 2008

La minute yéyé (5) : Henri Salvador

Lorsque Carlos est mort, on était tous un peu triste. Pourquoi ? Parce qu'il y avait quelque chose de sympathique dans le personnage ; c'était le tonton rigolo que l'on aurait aimé avoir : celui qui amuse ses neveux/nièces, les chatouille jusqu'à l'hystérie, puis anime le repas familial de ses mille-et-une dernières blagues.
Ç'aurait aussi pu être le collègue boute-en-train : celui dont la bonne humeur égaye le service comptabilité (et même parfois celui des affaires juridiques, à l'étage du dessous), le gars qui fait rire les secrétaires et pour qui on ne raterait sous aucun prétexte la pause café ; même les jours où on n'a pas envie de café.
Henri Salvador, c'était un peu pareil. Sauf qu' en plus, le garçon savait écrire des chansons magnifiques ; et les interpréter merveilleusement.
Dieu ait son âme.

Henri Salvador - Carnaby street
(acheter la compilation Pop à Paris, vol.1 sur Amazon)
Henri Salvador - C'est pas la joie
(acheter L'essentiel 2003 à la Fnac)

lundi 11 février 2008

Le Tour du monde des garages (3) : Indonésie / Inde



Parti du Japon, le Tour du monde des garages avait fait escale en Chine, à Hong Kong. La prochaine destination semblait évidente : l'Inde, pays dont les musiciens et gourous ont profondément influencé le rock des années 1960.
Restait la délicate question du transport : les routes terrestres à travers le Tibet étant trop périlleuses, nous optâmes finalement pour la voie maritime ; d'autant qu'un cargo acceptait de nous transporter à Madras, avec sa cargaison de matériel informatique.

Le début du voyage fut sans histoire. Mais à mesure que nous approchions du détroit de Malacca, le capitaine laissait transparaître sa nervosité, scrutant sans cesse son radar. Nous nous enquîmes évidemment des nouvelles :
«Le Bureau Maritime International vient de signaler une série d'actes de piraterie, répondit-il. Mais le plus inquiétant, c'est qu'un autre navire de la compagnie, le "Níng Jìng", a disparu hier, sans laisser de traces. Il va falloir ouvrir l'oeil.»

Ce ne fut donc pas sans une certaine angoisse que nous nous couchâmes ce soir là. Et c'est même terrorisés que nous fûmes réveillés, en pleine nuit:
«Alerte ! Un navire non identifié s'approche de nous ! Il ne répond à aucun message radio et n'est pas signalé par les autorités ! »
Apeurée, une bonne partie de l'équipage s'était réunie sur le pont, munie d'armes de fortune. Scrutant la pénombre, nous pouvions apercevoir une inquiéante silhouette s'approcher ; de plus en plus.
«C'est un caboteur indonésien, analysa le capitaine, .... Mais ce qui est étrange, c'est que son moteur n'a pas l'air en marche. Il se laisse porter par le courant. »
Aussitôt, la rumeur se répandit parmi les hommes : le bateau était vide : c'était un vaisseau fantôme !

Sans perdre son sang-froid, le capitaine fit mettre une barque à l'eau. Cinq hommes partirent inspecter le caboteur et, lorsqu' ils reparurent, le mystère était éclairci:
«Il s'agit de l'embarcation avec laquelle les pirates ont arraisonné le "Níng Jìng". Ils l'ont abandonnée après s'être emparés du cargo et de sa marchandise.
-On a trouvé quelques objets à l'intérieur, ajouta un autre marin. Des choses sans valeur qu'ils ont dû laisser avant de partir. Peut-être feront-ils office d'indices pour les autorités.
-Mouais, commenta le capitaine. J'en doute fort. Gardez ces objets si ça vous chante.»

Dans le tas se trouvait un disque. L'équipage nous le laissant de bon coeur, nous pûmes mettre à profit notre bon vieux tourne-disque. C'était un girl-group indonésien : Pattie Bersaudara, ma foi fort plaisant. Surtout cette chanson («Pura pura», c'est-à-dire «Prétendant») qui, sans révolutionner le genre, portait haut les couleurs de l'Indonésie (chanson et pochette trouvée sur le site Garage hangover).

Pattie Bersaudara - Pura pura


Enfin débarqués à Madras, nous pûmes nous mettre en quête de musique indienne. Et là, point d'hésitation : nous nous précipitâmes sur les disques d'Ananda Shankar.

Dans les années 1970, cet homme était parvenu à réalisé la fusion la plus grouve qui soit entre psychédélisme, funk et musique traditionnelle indienne. Voilà en tout cas un Shankar qui nous ravit.


Ananda Shankar - Jumpin' Jack flash
(acheter Ananda Shankar à la Fnac)
Ananda Shankar - Dancing drums
Ananda Shankar - Streets of Calcutta
(acheter A life in music sur Amazon)

jeudi 7 février 2008

Avis à la populace

Oyez braves gens : voici quelques informations en vrac.

●Je laisse encore une semaine avant d'effacer les liens musicaux datant de novembre (à l'exception de ceux mis en ligne par les artistes ou ceux qui ne font pas l'objet d'une commercialisation).
●La liste des liens (en bas à droite) vient d'être mise à jour. Les vieux dinosaures qui n'ont pas publié de messages depuis six mois ont été supprimés afin de laisser place à des jeunes loups dynamiques et plein de fougue. Parallèlement, merci aux sites qui ont déjà mis Infrasons en lien.
●Vous aurez certainement remarqué la nouvelle bannière du site. Elle traduit notre volonté d'expansion ainsi que notre capacité à nous remettre en question pour affronter de défis de demain. En nous inscrivant dans une nouvelle dynamique, elle permet de conforter notre position et notre visibilité dans le domaine des nouvelles technologies. Elle traduit enfin le développement d'une véritable synergie avec l'ensemble de nos partenaires.
●De manière générale, c'est avec plaisir que je vois le nombre de visiteurs augmenter ; chaque semaine un peu plus. Merci surtout à tous ceux qui réagissent à mes messages en laissant des commentaires. Si je n'en avais eu aucun, il y a belle lurette que j'aurais arrêté.
●Infrasons est le seul blog à mettre des accents sur les À, Â, É, È, Ê, Ô et des cédilles sur les Ç majuscules. Le seul blog également à défendre encore les fiers chevrons français (« … ») face aux insipides guillemets anglo-saxons ("..."). Cela méritait d'être dit.

lundi 4 février 2008

Mallory Hays

Mallory Hays offre différents ingrédients qui, d'habitude, ont tendance à me faire fuir : chanson française à textes, paroles susurrées à la poésie absconse ; pour ne pas dire incompréhensible.

Et pourtant, oui pourtant et encore pourtant, j'aime énormément les enregistrements de la demoiselle. Simplement peut-être grâce à sa voix, foncièrement belle et suffisamment agile pour éviter l'écueil sur lequel, immanquablement, notre chanson française vient échouer ; je parle de cet éternel timbre monocorde qui aplanit chaque once de mélodie, supprime toutes notions de gammes chromatiques, d'excitation, d'anfractuosités lyriques ou de surprise.
Point de cela ici : le chant de Mallory, quoique discret, sert à merveille des mélodies élégantes, accompagné d'une guitare solitaire, timide mais sincère.

Si toute la scène française ressemblait à Mallory Hays, le monde serait à nouveau à nos pieds. Et ce serait chouette.