mardi 2 octobre 2007

Les 13th Floor Elevators / Les Dadds


En ce moment sort en DVD You're Gonna Miss Me de Keven McAllester : un film/documentaire consacré à Roky Erickson (voir la B.A. ici). Roky n'était pas un boxeur mais le chanteur des 13th Floor Elevators, le "Syd Barrett américain" comme on le surnomme souvent puisque, comme le premier leader de Pink Floyd, son cerveau a été complètement grillé par les acides, à seulement 21 ans.

Groupe culte s'il en est, les 13th Floor Elevators symbolisent l'émergence de la scène psychédélique au tournant 1966-1967 ; le titre de leur premier album The Psychedelic Sounds of the 13th Floor Elevators ayant d'ailleurs contribué à diffuser le terme "psychédélique". Bien entendu, la drogue existait déjà dans le rock mais il s'agissait jusque-là plutôt d'euphorisants qui permettaient d'accroître l'énergie des musiciens (Cf. les Who et leurs amphétamines). Au contraire, la diffusion du LSD dans les années 1960 a une influence directe sur l'écriture des morceaux et les sonorités utilisées ; il s'agit désormais de reproduire sur disque les hallucinations éprouvées lors de la consommation de drogues. Dans cette discipline, les 13th Floor sont les champions. Pas étonnant pour un groupe qui a choisi son nom en référence à la 13e lettre de l'alphabet : M comme Marijuana.

Il était toutefois difficile d'être apôtre du psychédélisme dans le Texas de 1967. Il y avait même dans cette contréee comme un petit quelque chose qui faisait que ça ne passait pas du tout. Traquer le groupe en possession de substances illicites devint alors le sport favori des sheriffs locaux et, après s'être fait prendre plusieurs fois, Roky risquait 10 ans de prison. Afin d'y échapper, il plaida la folie, ce qui n'était pas totalement faux, puiqu'il avait déjà été diagnostiqué "schizophrène paranoïaque" et fait l'objet de traitements.

Sans se faire prier, la justice décréta qu'il était effectivement atteint mentalement, l'envoyant pour les années à venir dans différents hôpitaux psychiatriques. S'ensuit une alternance de moments de lucidité, lorsque ses admirateurs venaient le chercher pour enregistrer des nouvelles chansons, et d'instants où il était franchemeent ailleurs. Un petit exemple? En 1989, il fut arrêté parce qu'il volait le courrier de ses voisins pour le clouer (sans l'ouvrir) sur les murs de sa maison. On ne rigole pas, c'est très triste d'en arriver là. Heureusement, les choses semblent aller mieux depuis une dizaine d'années : Roky enregistre et tourne régulièrement dans divers festivals.

13th Floor Elevators - Roller coaster

Voilà qui nous permet de rebondir sur les Dadds. Pourquoi? Comment? Parce que ceux-ci viennent de reprendre, en français s'il vous plaît, le plus fameux titre des 13th Floor : "You're gonna miss me". Les Dadds sont un groupe de St-Lô (qui eût cru que l'un des meilleurs groupes français viendrait de là-bas? Ca tient peut-être au fait que les influences britanno-américaines aiment bien débarquer en Normandie). Je les avais vu en concert il y a deux ans et leur garage 60s m'avait paru être de la plus excellente des factures. Or, voilà en plus que, sur leur dernier album (acheter ici), ils commencent à chanter en français. Initiative heureuse et affaire à suivre.

Dadds - Je vais te manquer
(2007)

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